Censure du passé – Livres en feu : la symbolique des autodafés

« Burning Books [« Livres en feu »] n’est pas une interminable complainte déplorant les inestimables trésors perdus. C’est une enquête sur la destruction de livres à grande échelle qui eut lieu en Allemagne de 1933 jusqu’à la dénazification du pays par les forces alliées », rapporte le bibliothécaire Ian Morrison dans l’Australian Book Review. Car si les organisations étudiantes allemandes entreprirent spontanément les autodafés de livres honnis par le régime nazi en 1933, il est également certain que des millions de livres furent aussi perdus dans les bombardements alliés et au cours de la dénazification. « Les autodafés sont toujours d’abord et avant tout des actes symboliques, une mise en scène théâtralisée de la rupture avec le passé », explique le bibliothécaire australien. Et de citer Alfred Kantorowicz, Allemand exilé à Paris en 1934 où il avait ouvert une librairie des livres brûlés : « Les livres peuvent survivre… mais les sociétés capables de les comprendre pourraient bien disparaître. »  
Burning Books (« Livres en feu »), de Matthew Fishburn, Palgrave Macmillan, 2008.

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