Au cœur de la forêt amazonienne

Le « poumon de la planète » est un champ de bataille où s’affrontent peuples autochtones, écologistes, agriculteurs, compagnies minières ou pétrolières et pouvoirs publics.
L’État brésilien est soumis à une double contrainte : nourrir la population et protéger un écosystème unique en son genre.


© Lalo De Almeida/The New York Times / Redux / Rea

La route BR-163 traverse l’Amazonie du nord au sud. Cet axe, qui relie les champs de soja du Mato Grosso aux ports de l’Amazone, est aussi très fréquenté par les bûcherons clandestins.

Le bimoteur vire sur son aile gauche et l’air secoue légèrement l’appareil. Quand on la survole à 900 mètres d’altitude, la forêt est un grand tapis uniformément vert. On ne distingue pas les frondaisons, on ne voit pas de clairières. On aperçoit juste çà et là une tache orange ou violette – des fleurs qui ont réussi à grimper jusqu’à la lumière. Le ciel est celui qu’on a le matin pendant la saison sèche, et c’est le seul élément changeant du paysage : il prend des ­couleurs qui sont, en réalité, des ­rivières de vapeur d’eau, un phénomène complexe qui a été découvert récemment et qui participe au rôle de machine parfaite que joue le bassin amazonien pour la régu­lation du climat de la planète tout entière. Chaque arbre, en plus de produire de l’oxygène, diffuse l’eau qui tombera en pluie plus au sud, sur São Paulo ou sur les cultures de la pampa argentine. Dans le plus vaste bassin fluvial de la planète, il y a des rivières sur terre et ...
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Viaje al fin del Amazonas de Silvina Heguy, Debate, 2016

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