Les apôtres de la reforestation naturelle

L’ONU s’est fixé comme objectif de restaurer 350 millions d’hectares de forêt d’ici à 2030. Mais comment faire ? Il ne s’agit pas forcément de planter. Des études montrent l’intérêt d’encourager la nature à reprendre ses droits. C’est aussi bénéfique pour l’environnement que pour les populations.


© Adriana Zehbrauskas/The New York Times/Redux/Rea

Dans la station biologique de La Selva, au Costa Rica. L’écologue américaine Robin Chazdon et ses collègues costaricains y ont constaté que la forêt tropicale pouvait bel et bien se régénérer.

Quand l’écologue Robin Chazdon commence à s’intéresser aux forêts tropicales, dans les années 1990, elle choisit de sortir des sentiers battus. Alors que la plupart des chercheurs étudient des forêts intactes avant qu’elles disparaissent, elle décide de se concentrer sur ce qui repousse une fois que les arbres ont brûlé ou ont été coupés. Elle délaisse les sous-bois ombra­gés, un écosystème célébré dans les films de Holly­wood, au profit de parcelles ­déboisées, où elle ­travaille sous un soleil de plomb, couverte de la tête aux pieds pour se protéger des arbustes hérissés d’épines et des piqûres d’insectes. Des décennies durant, Robin Chazdon travaille dans un relatif anonymat, recueil­lant les miettes des financements disponibles pour l’étude de ces forêts dites secondaires. Ses conclusions vont à l’encontre des thèses dominantes, qui veulent que la forêt tropicale ne peut pas se régénérer et que la forêt de seconde venue est un désert biologique. Au fil du temps, Chazdon et certains collègues animés du même esprit ...
LE LIVRE
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Second Growth: The Promise of Tropical Forest Regeneration in an Age of Deforestation de Robin Chazdon, University of Chicago Press, 2014

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