Des animaux si émotifs
Publié le 12 novembre 2015. Par La rédaction de Books.
Ils ne s’appellent pas Jean, Pierre ou Martine. Mais, selon plusieurs travaux de recherche, certaines espèces animales, comme les perroquets ou les dauphins, utilisent l’équivalent de prénoms pour s’identifier. Soucieux d’éviter l’anthropomorphisme, les scientifiques ont longtemps réprimé l’attribution de caractéristiques humaines, comme les émotions, aux animaux, rappelle le spécialiste d’écologie Carl Safina dans Beyond Words.
L’observation dans leur milieu naturel des éléphants, des loups et des orques entre autres, semble indiquer qu’ils disposent de structures de type familial et sont capables de construire des relations sociales de longue durée où pointent la joie, la jalousie, la colère, l’amour… Safina décrit, notamment, le comportement d’un loup, le chef d’une meute dans le parc de Yellowstone. Celui-ci semblait prendre plaisir à se bagarrer avec les plus jeunes et à faire semblant de perdre, en se roulant sur le dos les pattes en l’air. Faire « comme si » suppose que l’individu est capable d’anticiper la manière dont ses actions seront perçues, souligne Safina, qui y voit le signe d’une grande intelligence.
Il rappelle que ces comportements sociaux sont liés à une hormone, l’ocytocine. « Bloquez cette hormone et beaucoup de mammifères et d’oiseaux perdent tout intérêt pour la socialisation, l’accouplement, la nidification et la recherche de contact », écrit Safina. Si l’ocytocine explique certaines ressemblances, l’évolution s’est chargée des différences. Avec les loups, les dauphins et les éléphants, les humains font partie d’un groupe de mammifères au cerveau extrêmement développé et aux comportements sociaux sophistiqués, assure Safina. Leur dernier ancêtre commun serait un petit mammifère primitif qui vivait il y a 100 millions d’années.