Entretien
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Elena Ferrante : « C’est au lecteur d’allumer la mèche des mots »


©Lucky Red/Teatri Uniti/The Kobal Collection/Aurimages

Anna Bonaiuto dans L'Amour meurtri (1995), adaptation de L'Amour harcelant, le premier roman d'Elena Ferrante. Un livre qu'elle qualifie de « petit miracle survenu après des années d'exercice ».

Elena Ferrante est une romancière italienne particulièrement connue pour sa série napolitaine, L’Amie prodigieuse, dont deux tomes sont parus à ce jour en français. Elle a la particularité d’avoir souhaité conserver l’anonymat. Personne d’autre que ses éditeurs ne connaît son identité. Ce sont donc eux qui ont réalisé cet entretien, entre Naples, la ville d’origine d’Elena Ferrante, et Rome.   De nombreux critiques saluent la sincérité, voire la brutalité de ton écriture. Qu’est-ce, à tes yeux, que la sincérité en littérature, et quelle importance lui accordes-tu ? Pour moi, c’est à la fois le tourment et le moteur de toute entreprise littéraire. A priori, la question la plus pressante pour un écrivain pourrait sembler la suivante : de quelles expériences suis-je capable d’être le porte-parole, suis-je en mesure de les raconter ? Mais la question la plus pressante, en réalité, c’est : quels sont le mot, le phrasé, la tonalité les plus adaptés aux choses que je sais ? Ce ne sont pas des questions formelles de style, somme toute secondaires. Je suis convaincue que, si l’...
LE LIVRE
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Le Nouveau Nom (L’Amie prodigieuse II) de Elena Ferrante, Gallimard, 2016

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