Éloge de l’hypocrisie politique

Nos démocraties médiatiques pressent constamment les hommes politiques de mettre leur vie privée en adéquation avec leurs professions de vertu publique. Mais l’action est-elle seulement possible sans de pieux mensonges ? Celui qui prétend le contraire n’est-il pas le plus dangereux de tous ?

Les hommes politiques américains sont parfois surpris à avoir des relations sexuelles illicites : Eliot Spitzer dut démissionner de son poste de gouverneur de l’État de New York, en 2008, lorsqu’on apprit qu’il recourait aux services d’une call-girl pendant ses séjours à Washington ; Mark Sanford, gouverneur de la Caroline du Sud, s’attira des ennuis quand ses assistants découvrirent qu’il était à Buenos Aires en compagnie d’une divorcée et non en train de marcher, comme prévu, dans les Appalaches. Quand on découvre le pot aux roses, bien des gens affirment que ce n’est pas l’adultère ni l’acte sexuel qui les gênent. Mais l’hypocrisie ; ou le mensonge. À leurs yeux, le zèle avec lequel Spitzer avait poursuivi les réseaux de prostitution quand il était procureur général de l’État faisait du client no 9 de l’Emperor’s Club VIP un fourbe parfait. « Le vrai problème, c’est l’hypocrisie, pas le sexe », déclara ainsi le conseiller du Parti républicain qui avait mis le FBI sur la piste des loisirs de Spitzer. De même, un éditorialiste du New York Times
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L’hypocrisie politique de Éloge de l’hypocrisie politique, Princeton University Press

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