Le crime paie dans les urnes

Pourquoi, dans la plus grande démocratie du monde, les électeurs votent-ils pour des malfrats ? Un politologue se penche sur ce mystère.


© Ritesh Uttamchandani / Hindustan Times / Getty

Arun Gawli, alias Daddy, à sa sortie du tribunal en 2005. Ce parrain redouté de la mafia de Bombay a fait une reconversion réussie en politique.

Que des responsables politiques puissent se révéler malhonnêtes et corrompus, ce n’est pas un scoop. Mais que des hommes (et des femmes) accusés ou déjà ­reconnus coupables de délits graves – voire de crimes – puissent avoir trois fois plus de chances d’être élus lors d’un scrutin démocratique qu’un candidat au-dessus de tout soupçon est beaucoup plus surprenant. C’est pourtant, à en croire le politologue américain Milan Vaishnav, une réalité dans son pays d’origine, l’Inde, où son livre When Crime Pays s’arrache dans toutes les bonnes librairies. L’auteur, qui est chercheur à la prestigieuse Fondation Carnegie pour la paix internationale, à Washington, offre en effet une analyse éclairante de cette prime électorale aux malfrats. Un paradoxe troublant de la vie politique en Inde qui ne cesse d’intriguer la presse internationale, si l’on en juge par l’écho que rencontre cet austère ouvrage de 400 pages, agrémenté de nombreux graphiques et données statistiques. « L’auteur examine méticuleusement le remarquable succès poli­tique que rencontrent en Inde les meurtriers, maîtres chanteurs, ­voleurs et kidnappeurs », constate ainsi l’hebdomadaire britannique <...
LE LIVRE
LE LIVRE

When Crime Pays. Money and Muscle in Indian Politics de Milan Vaishnav, Yale University Press, 2017

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