Joseph Henrich : « C’est la culture qui nous rend intelligents »

Individuellement, l’humain n’est guère supérieur au chimpanzé. Il doit son succès à son cerveau collectif, au savoir cumulé des milliers de générations précédentes. Et on sous-estime à quel point cette accumulation a façonné nos gènes.


© Patrice Terraz / Divergence

Pour Joseph Henrich, les humains sont programmés pour avoir foi dans le savoir qu'on leur transmet. Ici, dans un lycée professionnel des Pyrénées-Orientales.

Joseph Henrich dirige depuis 2015 le département de biologie évolutive humaine de l’université Harvard. Son prochain livre, The WEIRDest People in the Word, suite et complément de L’Intelligence collective, paraîtra en septembre chez Penguin. Il traite de l’exception que constituent les sociétés occidentales, instruites, industrialisées, riches et démocratiques, au regard du reste de l’humanité.   Votre ouvrage s’ouvre sur une affirmation étonnante : la réussite de l’homme, ce qui a fait qu’il est devenu l’espèce ultradominante sur Terre, ne tient pas à son intelligence. En êtes-vous sûr ? Oui, et j’espère en apporter suffisamment de preuves dans mon livre ! Je ne nie pas que l’homme soit intelligent, qu’il soit doté d’un très gros cerveau. Simplement, ce très gros cerveau, contrairement à une idée répandue, ne sert pas prioritairement à produire une intelligence brute innée. Nulle autre espèce n’est parvenue à s’adapter à des environnements aussi divers que nous, mais cette réussite ne doit rien à des ...
LE LIVRE
LE LIVRE

L’Intelligence collective de Joseph Henrich, traduit de l’anglais par Patrick Hersant, Les Arènes/Markus Haller, 2019

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