L’attaque des méduses tueuses

Elles se multiplient à un rythme effréné, n’ont presque aucun prédateur et réduisent à néant des écosystèmes entiers. Depuis plus de 500 millions d’années, les méduses étendent leur domination sur le milieu marin. La surpêche et la pollution les y aident.

 


©Lucia Terui/FlickrVision/Getty

Les côtes japonaises sont peu à peu envahies par Nemopilema nomurai, des méduses capables de faire chavirer un chalutier.

Vers la fin du roman de H.G. Wells, le passager de La Machine à explorer le temps se retrouve sur une plage désolée, dans un avenir lointain. Sous un ciel rouge et sinistre, au bord d’une mer morte et huileuse, il est attaqué par des crabes géants, derniers survivants d’un monde à l’agonie, « ces lentes et répugnantes bêtes monstrueuses » aux « vastes pinces maladroites, barbouillées d’une vase gluante ». Si Wells écrivait cette scène aujourd’hui, la méduse serait un bien meilleur candidat que le crabe pour le rôle de la créature apocalyptique sur une plage de la fin des temps. À en croire l’essai troublant de Lisa-ann Gershwin, la méduse est un « ange de la mort », annonciateur d’un « cataclysme planétaire » ; elle risque fort d’être le « dernier survivant » dans un avenir qu’elle qualifie de « gélatineux ». Les méduses sont extrêmement anciennes. D’après les vestiges fossiles, nous savons qu’elles ont dominé les océans pendant des millions d’années avant que n’apparaissent des prédateurs munis d’os, de coquille ou de dents. « Au fil des â...
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Piqué ! de L’attaque des méduses tueuses, University of Chicago Press

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