Le colibri modèle d’innovation
Publié le 6 janvier 2016. Par La rédaction de Books.

Un pommeau de douche qui change de couleur pour indiquer la quantité d’eau consommée ou une chaussure qui réchauffe les pieds, éclaire le chemin et se ferme toute seule… Les nouveautés présentées en ce moment au CES, le plus grand salon high-tech du monde qui vient de s’ouvrir à Las Vegas, ont parfois l’air de sortir tout droit du laboratoire d’un savant farfelu. Mais plus que l’objet ou la technique elle-même, ce sont les implications à long terme des innovations qui en font l’importance, explique le journaliste scientifique Steven Johnson dans How We Got To Now. C’est ce qu’il appelle l’effet colibri. Au Crétacé, les fleurs ont développé parfums et couleurs pour attirer les insectes. Elles ont aussi séduit le colibri. Cet oiseau a trouvé un moyen de s’adapter par la forme de ses ailes et sa technique de vol pour se délecter du nectar des fleurs. Une innovation ne vient pas seule, et fait rarement sens immédiatement, soutient Johnson.
Dans How We Got To Now, il retrace l’histoire de six inventions majeures, avec leurs conséquences en cascade. Il établit ainsi des connections entre le verre et l’invention de l’imprimerie : l’accès facilité au livre a créé un besoin en verres correcteurs pour les lecteurs. Ce travail sur le verre a conduit au développement et au perfectionnement des microscopes et télescopes, et à toutes les découvertes qui en ont découlé. De son côté, « le rayon de la mort » qui fascinait les écrivains de science-fiction au début du XXe siècle a conduit à la mise au point du lecteur optique de code-barres et à la généralisation des supermarchés. Quant aux expériences sur la liquéfaction de l’air, elles ont permis l’isolation du gaz néon et, donc, donné ses couleurs à Las Vegas. Qui sait où nous mènera le pommeau de douche lumineux…