Le crépuscule d’Hollywood

Il y a un siècle, la grippe espagnole inaugurait l’essor du cinéma moderne. La pandémie de Covid-19 et son cortège de gestes barrières vont-ils précipiter sa mort ? Entre concurrence du streaming et remises en cause sociétales, un nouveau modèle se profile, qui pourrait faire l’économie des salles.


Yves Marchand et Romain Meffre, fascinés par les cinémas en ruine aux États-Unis, ont publié un livre de leurs photos, Movie Theaters (Prestel), qui retrace ce travail documentaire commencé en 2005.

La scène dure seize secondes. Seize secondes pour la plus grande pandémie des temps modernes. Dans la longue histoire d’Hollywood, c’est probablement le seul film sur la grippe espagnole. Un peu comme si le virus n’avait jamais existé. On peut voir cette scène dans un film muet de 1919, Papa longues jambes, avec Mary Pickford. À l’époque, Hollywood n’était qu’un quartier de Los Angeles, pas encore une puissance mondiale, et on surnommait Pickford « la reine du cinéma » ou « la petite fiancée de l’Amérique ». C’était une personne délicate d’à peine 1,50 mètre, mais elle était connue d’un bout à l’autre du globe. Même adulte, elle jouait toujours le rôle de la jolie jeune fille épatante aux boucles et au cœur d’or. Au sein d’une industrie cinématographique en plein essor, dominée par les hommes, elle était la seule femme de pouvoir. En tant que productrice, elle déterminait le contenu de ses films et percevait la moitié des bénéfices. Son mari s’appelait Douglas ...

LE LIVRE
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Le public n’a jamais tort de Adolph Zukor, Corrêa, 1954

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