Le véritable legs d’Adam Smith

L’économie de marché est le prolongement naturel de nos facultés d’empathie. Telle est la thèse centrale d’Adam Smith. Il l’expose au moment même où se produit la révolution qui va engager la Grande-Bretagne, puis l’Occident et la planète entière, dans le processus de croissance économique dont nous avons hérité.

Ce fut une bonne année pour les grandes idées, chose rare. 1776 fut aussi une grande année pour les bonnes idées, chose plus rare encore. À sa manière, la Déclaration d’indépendance des États-Unis fut le petit résumé pugnace des principes des Lumières qui avaient atteint leur apogée cet hiver-là, à Londres. En février, Edward Gibbon publiait le premier volume de son Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, avec son hymne aux vertus républicaines romaines et le superbe chapitre expliquant l’essor du christianisme par les hommes, plutôt que par des miracles. Un mois plus tard, son ami Adam Smith publiait son grand livre, La Richesse des nations, qui mit fin à toute velléité de défense du système mercantile de dépendance coloniale envers une quelconque mère patrie.
Classiques de la prose anglaise, les ouvrages de Gibbon et de Smith n’appartiennent pas simplement à l’histoire des idées ; ils ont aussi contribué à définir les concepts mêmes d’histoire et d’économie. Le Gibbon reste un modè...
LE LIVRE
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Adam Smith. An Enlightened Life de Nicholas Phillipson, Yale University Press, 2010

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