Les artères géantes de l’économie mondiale

Superpétroliers et porte-conteneurs longs comme la tour Eiffel assurent 90 % du transport international de marchandises. Le réseau maritime est contrôlé par une alliance étroite entre États et multinationales, comme le sont les câbles sous-marins qui transportent nos données. Le surveillant en chef reste les États-Unis, porte-avions à l’appui.


À elles seules, les sociétés Maersk (Danemark), MSC (Italie), Cosco (Chine) et CMA CGM (France) contrôlent près de la moitié du commerce maritime mondial. Ici, sur le chantier naval de Cosco.

Aujourd’hui encore, les capitaines de navires – aussi bien les grands bâtiments que les petits cargos – marquent au crayon leur position sur des cartes en papier. Sur ces cartes figurent les caractéristiques du littoral, les zones de mouillage et la profondeur de l’eau. Bien que la plupart des navires soient désormais équipés de systèmes de géolocalisation par satellite, les officiers de marine se servent toujours de cartes en papier pour suivre leur parcours. Dans l’imaginaire collectif, le transport maritime convoque des images surannées, voire nostalgiques, des visions de vieux loups de mer occupés à mesurer les barrots et le tirant d’eau de leur bateau. La navigation a son propre langage, riche de mots mystérieux : loxodromie et azimut, mât de charge et bossoir. Le côté antique du transport maritime a quelque chose d’attrayant, qui contraste avec la trivialité du transport aérien moderne. Pourtant, les pétroliers, les porte-conteneurs et les vraquiers de la marine marchande actuelle sont loin d’être des vestiges de l’ancien temps. Les plus grands d’entre eux font 400 mètres de longueur, c’est plus que ...

LE LIVRE
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Les nerfs de la guerre et du commerce. Transport maritime et capitalisme dans la péninsule Arabique de Laleh Khalili, Verso, 2020

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