Les tout premiers baisers
Publié le 6 juillet 2016. Par La rédaction de Books.
Les chauves-souris se font des bisous, les porcs-épics se frottent le nez, et des bonobos ont déjà été observés s’embrassant pendant une douzaine de minutes d’affilée. Tout le monde aime les baisers, dont c’est aujourd’hui la journée mondiale. Mais si leur existence même semble en partie d’ordre instinctif (selon certaines études, ce serait un moyen de trouver le bon partenaire sexuel), la pratique en est dans une large mesure culturelle, comme le rappelle la scientifique Sheril Kirshenbaum dans The Science of Kissing.
La plus ancienne mention de quelque chose qui ressemble à un baiser se trouve dans les textes védiques datés d’environ 1500 avant notre ère. Il y est fait mention de l’acte de « lécher et de boire l’humidité des lèvres ». Mais les Indiens n’étaient pas le seul peuple de la haute Antiquité à connaître cette pratique. L’Ancien Testament fait de multiples références à des baisers. Dans l’Odyssée d’Homère (un texte écrit vers la fin du VIIIe siècle avant Jésus-Christ), Ulysse est embrassé par ses esclaves et le roi Priam baise les mains d’Achille pour le supplier de lui rendre la dépouille de son fils. L’épopée babylonienne de la création du monde, l’Enuma Elish, gravée sur une tablette du VIIe siècle avant Jésus-Christ, évoque elle aussi plusieurs baisers, adressés comme une supplique ou en signe de bienvenue.
Mais les plus fervents bisouteurs de l’Antiquité semblent avoir été les Romains. Ovide et Catulle ont mis en vers le baiser sur la main ou la joue (osculum), le baiser sur les lèvres (basium) et l’embrassade passionnée (savolium). Cet art était régi par tout un code social et même des lois. Le statut du citoyen déterminait ainsi la partie du corps sur lequel il pouvait embrasser l’empereur (des joues aux pieds). Selon Kirshenbaum, ce sont les Romains qui auraient, par leurs conquêtes militaires, contribué à introduire le baiser dans certaines parties du monde où il n’était pas encore pratiqué.