Mexique : un baron de la drogue peut en cacher un autre

Au terme d’un procès retentissant, Joaquín Guzmán Loera, dit El Chapo, purge une peine de prison à perpétuité aux États-Unis. Mais le baron de la drogue, célèbre pour ses évasions rocambolesques était-il vraiment le patron du très puissant cartel de Sinaloa ?


© Luis Cortes / El Universal / ZUMA / Rea

Mexico, 2016. Joaquín Guzmán Loera, dit El Chapo, est escorté par des membres des forces spéciales mexicaines. Il vient de se faire arrêter après une évasion spectaculaire six mois plus tôt.

Noël 2013. Le calme règne dans l’État du Sinaloa et, tandis que je déguste une spécialité locale à Culiacán, la capitale, j’apprends que les représentations de Jesús Malverde, le saint des trafiquants de drogue du Sinaloa, ont été calquées sur une photo de l’acteur et chanteur Pedro Infante. Mort en avril 1957 dans un accident d’avion, Pedro Infante reste l’une des personnalités les plus vénérées du Mexique. Son interprétation très singulière de la chanson Cielito lindo, son teint nacré, ses cheveux châtains et ses yeux presque noirs en font le prototype du Mexicain.   Comme Pancho Villa, Malverde était un bandit qui, au début du XXe siècle, dépouillait les familles de propriétaires terriens et distribuait une partie de son butin aux pauvres. À ceci près que Villa rejoignit ensuite les rangs de la révolution mexicaine, ce qui lui a valu une place dans l’histoire officielle. Malverde mourut en 1909 pendu à un arbre, et ses partisans lui improvisèrent une sépulture au milieu des pierres. Au fil du temps, sa tombe devint le lieu d’...
LE LIVRE
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El cártel de Sinaloa. Una historia del uso político del narco (« Le cartel de Sinaloa ou l’usage politique du narcotrafic ») de Diego Enrique Osorno, Grijalbo, 2e édition augmentée, 2019

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