Michael Hartmann : « Les élites mondialisées n’existent pas »

Les milliardaires et les dirigeants des grandes entreprises de la planète ne forment pas une classe supranationale homogène. Pour le sociologue allemand Michael Hartmann, cette thèse est un trompe-l’œil. Elle sert surtout à justifier des salaires exorbitants.


Michael Hartmann : « Lorsque des étrangers se retrouvent à la tête d’une entreprise, ils viennent le plus souvent de pays appartenant à la même aire linguistique et culturelle. »
Michael Hartmann est professeur émérite de sociologie à l’université de Darmstadt, en Allemagne. Ses recherches portent sur les élites. On lui doit notamment un ouvrage sur le mythe des élites méritocratiques et un autre sur les élites et le pouvoir en Europe, inédits à ce jour en français.   D’après vous, l’idée que les personnes les plus riches forment une élite économique largement mondialisée est une légende. Pourquoi ? Tout simplement parce que, lorsqu’on enquête sur les patrons des grands groupes et sur les milliardaires, on constate que cette thèse d’une élite mondialisée ne correspond pas à la ­réalité. À la tête de Deutsche Bank, on trouve pourtant un Britannique, John Cryan, et à la tête de PSA le Portugais Carlos Tavares… Ils n’ont rien de représentatif. Ce sont des exceptions qui confirment la règle. Et la règle, c’est que 90 % des PDG des plus grosses entreprises mondiales, tout comme 90 % des milliardaires, vivent et travaillent dans leur pays d’origine. Mais alors d’où vient cette légende ? Des médias, ...
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Die globale Wirtschaftselite. Eine Legende de Michael Hartmann, Campus Verlag, 2016

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