Pour vivre heureux, vivons âgés

Il y a bel et bien un âge pour être heureux, mais ce n’est pas nécessairement celui qu’on croit. Les études révèlent un schéma presque universel. Jeune, on cherche l’aventure et on conçoit des espoirs démesurés. Au milieu de la vie, on rabat de ses ambitions : c’est le creux de la vague. Puis arrive la vieillesse qui, elle, dépasse souvent nos attentes.


D’après le neuroscientifique Tobias Esch, il existerait une interaction complexe entre l’âge, les conditions de vie et la concentration de neurotransmetteurs – dopamine, endorphine et adrénaline – dans le corps. © Jérome Brezillon/Tendance Floue

Il appuie sur l’accélérateur, la Jeep se lance à l’assaut de la colline. Les arbres, les buissons, les panneaux de signalisation défilent. 80, 90, 100 km/h. Là, un virage. Le conducteur freine, une secousse, le véhicule donne de la bande dans le virage et continue de filer à travers les collines du Harz. Puis il bifurque, cahote sur des racines, s’arrête. Une allée pavée, une maison bordée de sapins sombres. Le conducteur descend : un homme délicat, des cheveux blancs comme neige, des lunettes à verres progressifs ; son pantalon et sa veste flottent un peu sur son corps voûté. Hansjörg Sinn demande : « Vous ne vous sentez pas en sécurité quand je conduis ? » Sinn était professeur, il a cofondé l’Université technique de Hambourg. Aujourd’hui, il a 92 ans. Le matin, il a parfois la tête qui tourne pendant quelques secondes. Et il est souvent fatigué, reconnaît-il. Sinon, il ne manque de rien. « Juste un laboratoire à moi, j’aimerais bien en avoir encore un. » Comme celui de Clausthal-Zellerfeld, où il travaillait tous les jours jusqu’en 2015 à trouver ...

LE LIVRE
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Das Beste liegt vor uns: Wie wir neue Energien für unser Leben gewinnen de Michael Groß, Riva, 2020

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