Sectes, mode d’emploi

Comment des personnes équilibrées peuvent-elles adhérer à une secte ? Si l’idée d’un « lavage de cerveau » est souvent avancée, certains spécialistes évoquent au contraire un processus de renoncement volontaire au libre arbitre. Ce désir de s’en remettre à une autorité supérieure expliquerait le succès des cultes les plus farfelus, et qu’importe si les faits viennent en contredire les dogmes.


En juillet 2017, l’actrice Sarah Edmondson montre la marque au fer rouge – les initiales du gourou – qu’elle a accepté de recevoir en signe de soumission à Keith Raniere alors qu’elle faisait partie de la secte NXIVM. © Ruth Fremson / The New York Times-REDUX-REA

Les gourous revendiquent par­fois un droit de cuissage sur les femmes de leur secte, voire utilisent la violence physique pour les exploiter sexuellement. Mais, la plupart du temps, ils préfèrent présenter l’exploitation comme une sorte de cadeau ou de thérapie : une occasion de servir Dieu, une manière d’exorciser ses « complexes », un tremplin vers l’illumination spirituelle. L’un des stratagèmes privilégiés par Keith Raniere, le leader de la secte de développement personnel NXIVM, basée à New York, consistait à dire aux femmes de son proche entourage qu’elles avaient été des nazies de haut rang dans leur vie antérieure et qu’avoir des relations sexuelles yogiques avec lui leur permettrait d’évacuer les mauvaises énergies résiduelles présentes dans leur organisme.

Selon Sarah Berman, dont le livre Don’t Call It a Cult relate les expériences des femmes membres de NXIVM, Raniere était passé maître dans l’art de manipuler les sentiments de honte et de culpabilité. Lorsqu’il finit par abandonner cette histoire de ...

LE LIVRE
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Don’t Call It a Cult: The Shocking Story of Keith Raniere and the Women of NXIVM de Sarah Berman, Viking, 2021

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