Pourquoi on n’aime pas les gros

L’obésité a beau être en nette progression partout dans le monde, les personnes en surpoids continuent d’être stigmatisées. Si le jugement porté sur les gros s’est fait plus sévère au fil des siècles, nos ancêtres ne valorisaient pas tant que cela la corpulence. Le gras a toujours suscité des sentiments ambivalents.


© Amir Cohen / Reuters

Israël, 2011. Des candidates au concours de beauté Miss Ronde, organisé chaque année à Beersheba. Dans la mode, les mannequins «grande taille» sont de plus en plus recherchées.

Ces dernières décennies, les Britanniques ont gagné en corpulence. Selon le rapport 2017 sur l’obésité en Angle­terre, 58 % des femmes et 68 % des hommes sont en surpoids ou obèses, ainsi que 20 % des enfants âgés de 3 à 4 ans et plus d’un tiers des 10-11 ans 1. Le phénomène est mondial : la majo­rité de la population mondiale vit à présent dans des pays où la surcharge pondérale tue davantage que l’insuffisance pondérale. L’obésité – c’est-à-dire un indice de masse corporelle (IMC) ­supérieur à 30 – a quasiment triplé dans le monde depuis 1975.

Les personnes en surcharge pondérale ont beau être de plus en plus nombreuses, elles continuent à faire l’objet de mépris et de discrimination. Malgré des efforts concertés pour lutter contre les préjugés antigros – qu’ils soient latents ou flagrants –, la grossophobie reste la forme de discrimination fondée sur l’apparence physique la plus répandue et la plus acceptée socialement. Des articles alarmistes évoquant une « épidémie » mondiale d’obésité n’ont fait ...

LE LIVRE
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Fat: A Cultural History of the Stuff of Life (« Le gras. Une histoire culturelle de l’étoffe de la vie ») de Christopher E. Forth, Reaktion Books, 2019

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