Pulp fiction à Rio
Publié dans le magazine Books n° 11, janvier-février 2010.
Le dernier polar « tarantinesque » de Rubem Fonseca, l'un des écrivains les plus reconnus du Brésil, déçoit la critique, mais enthousiasme le public.
« Au Brésil, c’est une référence. L’idole des jeunes », rappelle le critique littéraire Luís Antônio Giron dans l’hebdomadaire de São Paulo, Época. À 84 ans, Rubem Fonseca compte à son palmarès onze romans, treize recueils de nouvelles et un livre de chroniques.
Lauréat des plus prestigieux prix de la lusophonie, célébré par la critique comme le rénovateur de la prose brésilienne dans les années 1960, « mélange vénéneux de Franz Kafka, d’Edgar Allan Poe et de Raymond Chandler, Fonseca a imposé son style : phrases courtes, crispées, langue licencieuse, émaillée de citations érudites, personnages raffinés, lubriques et excentriques qui vagabondent dans les bas-fonds et se pavanent dans les salons, atmosphère macabre et voluptueuse, parfumée de sexe et de violence », commente le journaliste. « Sa littérature est cruelle, pire, sans prétention. »
Fonseca fuit les photographes, n’accorde aucun entretien et cultive l’anti-intellectualisme. « Pas étonnant donc que son dernier opus, « Le séminariste », soit une œuvre de pulp fiction, entre littérature noire et série B, conçue pour faire enrager la critique...