Que veut la jeunesse chinoise ?

En 1989, les étudiants pékinois manifestaient en masse sur la place Tiananmen pour réclamer des réformes. Leurs enfants entrent aujourd’hui dans la vie active, et la démocratie semble être le cadet de leurs soucis. Portrait un brin sarcastique d’une génération hyperconnectée et dépolitisée.


© Raphaël Fournier / Divergence

Shenzhen, 2018, dans le quartier des bars et des boîtes, autour du complexe commercial Coco Park. Les milléniaux chinois sont accros aux achats en ligne, aux plats à emporter et à la mode éphémère.

Si vous avez rendez-vous avec un hipster chinois âgé de 20 à 30 ans, il y a des chances qu’il porte une veste de marque cintrée, un jean baggy ou un legging ultramoulant et des baskets blanches. Il aura un sac en toile à l’épaule : pas n’importe quel vieux tote bag en coton, mais l’un de ceux qui font fureur sur Instagram – celui de la London Review of Books, peut-être. La casquette de base-ball et les lunettes à grande monture font ­aussi partie de la panoplie. À la différence de la génération de la classe moyenne urbaine qui les a précédés, les milléniaux chinois (nés, en gros, entre 1985 et 2000) ne sont pas particulièrement attirés par des marques de luxe comme Chanel, dont le logo tape-à-l’œil fait trop « croulant ».   Les milléniaux chinois sont le produit de la mondialisation. Comme leurs homo­logues occidentaux, ils ne sont pas très tentés par le mariage traditionnel. Avec un smartphone, vous diront les céli­bataires, on est en contact avec ses amis, on peut jouer à tous les jeux et rega­rder tous les films...
LE LIVRE
LE LIVRE

Under Red Skies: The Life and Times of a Chinese Millennial de Karoline Kan, Hurst Publishers, 2019

ARTICLE ISSU DU N°104

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