Pourquoi le monde entier regarde des séries turques

La Turquie est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de séries télévisées après les États-Unis. Grâce à leur savant dosage de modernité et de tradition, ses sagas battent des records d’audience sur plusieurs continents. Et constituent un redoutable outil de « soft power » pour Ankara.


© Tims Productions

Muhteşem Yüzyıl (« Le siècle magnifique »), s’inspire de la vie du sultan Soliman le Magnifique. La série a été vue par plus de 500 millions de téléspectateurs dans une cinquantaine de pays.

« Tout d’abord, promettez-moi de ne pas les appeler “feuilletons”, me sermonne la professeure Arzu Öztürkmen, qui enseigne l’histoire orale à l’université du Bosphore, à Istanbul. Nous sommes contre. » Les fictions que produit la télévision turque ne relèvent ni du feuilleton, ni de la tele­novela, ni de la série d’époque, mais du dizi (« série », en turc). Il s’agit, m’assure l’universitaire, d’un « genre à part, qui a ses propres codes en matière de narration, de bande originale et de décors ». Et qui fait fureur.     La Turquie est désormais le deuxième exportateur mondial de contenus télévisuels, derrière les États-Unis, et elle a conquis de vastes parts de marché en Russie, en Chine et en Corée du Sud. Mais aussi en Amérique latine : le Chili est aujourd’hui le premier pays importateur de séries turques en volume, tandis que le Mexique l’est en valeur, suivi de l’Argentine.   Les diziler (pluriel de dizi) sont des sagas interminables dont chaque épisode dure deux heures, voire plus, possède sa bande sonore et comporte...
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New Kings of the World: Dispatches from Bollywood, Dizi and K-Pop de Fatima Bhutto, Columbia Global Reports, 2019

ARTICLE ISSU DU N°104

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