Son nom est Storm, Morten Storm
Publié le 6 novembre 2015. Par La rédaction de Books.
Morten Storm est danois, grand, fort et roux. Et il a été agent double et a infiltré Al-Qaïda. Son histoire, qu’il raconte avec l’aide des journalistes Tim Lister and Paul Cruickshank, dans Agent au cœur d’Al-Qaïda, est loin de l’atmosphère feutrée des thrillers de la Guerre Froide. « Son livre ressemble au scenario d’un film de James Bond écrit par les frères Cohen », résume Hank Cox dans le Washington Post.
Morten Storm vient d’un monde très éloigné de l’islamisme radical et des agences de renseignement. En échec scolaire, révolté, c’est une petite frappe au sein d’un gang de bikers, quand, en 1997, il tombe par hasard sur une biographie du prophète Mahomet. Il a une révélation. Il décide de se convertir, et avec ses amis musulmans du quartier, de se saouler pour fêter ça. Un passage en prison conduit à la première étape de sa radicalisation. Il navigue ensuite pendant dix ans entre les milieux activistes fondamentalistes londoniens et les plus hauts cercles d’Al-Qaïda au Yémen.
En 2007, aussi soudainement qu’il s’est converti, il tourne le dos à ses anciennes croyances. Il décide de contacter les services secrets danois et britanniques qui avaient déjà essayé de l’enrôler auparavant. Le voilà au cœur d’un espionnage à quatre, la CIA étant entrée en jeu. Storm dessine un portrait peu flatteur des espions professionnels. Les Danois sont dragueurs et buveurs, les Britanniques obsédés par le règlement et les Américains riches et arrogants. Personne ne coopère et chacun se surveille. Storm raconte avoir arrangé le mariage d’un cadre d’Al-Qaïda et équipé son épouse pour les faire repérer par la CIA, ce qui aurait conduit à l’assassinat ciblé dudit terroriste. Mais aujourd’hui, l’ancien espion ne surveille plus personne. Il s’est brouillé avec les trois agences, notamment en racontant son histoire dans les journaux.