1956, le timide « printemps » soviétique
Le XXe Congrès du PC soviétique s’est ouvert le 14 février 1956 et se déroula comme prévu, du moins jusqu’à cette dernière matinée, un samedi, lorsque les organisateurs ont demandé aux délégués des « pays frères » de les laisser entre-eux. Les Soviétiques allaient écouter, en séance fermée, un rapport du Secrétaire général, Nikita Khrouchtchev. Celui-ci se livra à une critique en règle du « culte de la personnalité » instauré par son prédécesseur, Staline, et le régime de terreur d’arbitraire qui l’accompagna… Le fameux « discours secret». Moscow 1956. The Silenced Spring, paru outre-Atlantique, rend un hommage tardif mais appuyé au « courage» de Khrouchtchev. « Il s’agit d’un moment clé de l’histoire de l’URSS qui augure la glasnost de Gorbatchev et l’effondrement de l’union sous Eltsine », estime The Spectator. Cet ouvrage, qui s’est appuyé sur des archives soviétiques déclassifiées, explore aussi les années de « déstalinisation » qui ont suivi le XXe Congrès avec leurs timides progrès en terme de libertés individuelles. Pour commencer, il a fallu comme le rappelle la poète Anna Akhmatova, que les prisonniers du Goulag rentrent chez eux et que les deux Russie, celle des bourreaux et celle des victimes, apprennent à se regardent dans les yeux.
A lire aussi: Dans les archives de Staline, Books, avril 2009.