Arsenic et vieilles dentelles victoriennes

On ne s’est jamais autant empoisonné que dans l’Angleterre du XIXe siècle. L’arsenic y était utilisé pour tout : le meurtre prémédité, bien sûr, mais aussi la fabrication de robes, de médicaments et de papier peint.

Il est sans doute dans l’ordre des choses que certaines femmes aient envie de tuer leur mari. Mais, dans l’Angleterre des années 1840, le nombre de passages à l’acte était incroyablement élevé. La plupart de ces épouses désireuses de se retrouver veuves étaient issues des couches populaires et recouraient à l’arsenic. Cette toxine, explique James Whorton, offrait de nombreux avantages. C’était une poudre, incolore et sans goût, qu’il était très facile de faire passer pour du sucre ou de la farine aux yeux du mari qui se serait aventuré dans la cuisine. On s’en procurait à bas prix dans les épiceries et pharmacies. Quelques milligrammes suffisent pour tuer un homme. Et les symptômes ne diffèrent guère de ceux de la dysenterie ou d’une gastrite. L’épicentre de cette épidémie d’empoisonnement était l’Essex, « comté arriéré », d’après le Times, qui avait fini par ressembler à l’Italie des Borgia. Les femmes du comté parlaient ouvertement d’assaisonner leurs conjoints avec la « poudre blanche », et le mari de Sarah Chesham, chef de la petite bande de comploteuses, succomba à un plat de riz trop riche en ...
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Le siècle de l’arsenic. Comment la Grande-Bretagne victorienne était empoisonnée à la maison, au travail et pendant ses loisirs de Arsenic et vieilles dentelles victoriennes, Oxford University Press

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