Les Britanniques adorent le continent
Publié le 14 mars 2017. Par La rédaction de Books.
A coup de décisions parlementaires, les Britanniques se rapprochent du Brexit. Mais pourront-ils vraiment quitter le continent pour autant ? Une relation faite de haine et d’amour les unit depuis des siècles. Par vagues successives, les Britanniques ont traversé la Manche pour s’installer en France, rappelle Peter Thorold dans The British in France.
Après la Révolution, l’Hexagone est d’abord une destination prisée par tout insulaire en délicatesse avec ses compatriotes. Il y a les scandaleux, d’Oscar Wilde au duc de Windsor après son abdication. Et il y a les fraudeurs. Après 1814, toute une série d’Anglais au bord de la banqueroute ont cherché à reprendre pied à Dieppe et Calais.
Mais pour l’essentiel, les Britanniques venaient simplement de l’autre côté du channel trouver une vie moins chère et une météo plus clémente, précise Thorold. L’engouement était tel à certaines périodes, que dans les années 1840 par exemple, Pau était devenue une ville anglaise. Elle accueille le premier terrain de golf du continent et s’initie aussi bien au rugby, qu’au football ou à la chasse au renard.
La France était aussi une destination prisée des écrivains, comme H.G. Wells installé à Grasse, ou Somerset Maugham au Cap Ferrat et P. G. Wodehouse au Touquet. Les hommes politiques (Lord Salisbury, Lloyd George…) ne la boudaient pas non plus.
Les différences entre les deux nations n’en restent pas moins sensibles. Le philosophe John Stuart Mill, qui avait l’intention de s’installer en France mais mourut avant l’aboutissement de son projet, soulignait cette ligne de fracture essentielle : les Français rejettent une institution qui n’est pas fondée sur des grands principes, les Britanniques sont des pragmatiques.
A lire aussi : Londres, le grand refuge des Français, Books, novembre 2015.