Cette Amérique qui nous ressemble

Les Européens aiment croire que leur « modèle » de société, plus social, plus juste, les distingue d’une Amérique libérale et dure. À y regarder de près, pays par pays, État par État, la différence transatlantique s’estompe. Non seulement il existe plus de disparités au sein de l’Europe et des États-Unis qu’entre eux, mais l’État américain est parfois si interventionniste qu’il a même un petit côté « nounou ».

Les Européens conçoivent souvent l’Amérique comme un pays où tout est démesuré : soit démesurément petit, comme cela arrive parfois, soit démesurément grand, comme c’est le plus souvent le cas. Selon Bernard-Henri Lévy, qui se considère comme un observateur bienveillant des États-Unis, l’une des caractéristiques principales de l’Amérique est que tout y est gargantuesque, des parkings aux aéroports, en passant par les budgets des campagnes électorales et le déficit public (1). Or ce que ces perceptions montrent surtout, c’est que tout est relatif : c’est comme si un petit mammifère s’émerveillait devant la parfaite incongruité d’un animal aussi énorme et maladroit qu’un éléphant. Un pays qui est aussi un continent a sans doute plus tendance à la démesure qu’un pays ne formant qu’une partie d’un autre continent. Cependant, comme je l’avance dans ce livre, on trouve souvent des différences aussi importantes au sein de l’Europe qu’en Amérique. Ainsi, la fourchette des revenus par habitant est un peu plus grande entre le plus pauvre des pays d’Europe (le Portugal) et ...
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Le Narcissisme des petites différences de Cette Amérique qui nous ressemble, Markus Haller

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