Le 16 mars 1978 s’annonçait bien à Rome : pour la première fois dans l’histoire de la République italienne, le Parti communiste italien (PCI) devait voter la confiance à un gouvernement démocrate-chrétien, ouvrant la voie au « compromis historique ».
Mais l’espoir d’un pays réconcilié prit fin ce jour-là avec l’enlèvement d’Aldo Moro, artisan de ce tournant politique, et le massacre de ses cinq gardes du corps. Le livre du journaliste Giovanni Bianconi reconstitue par le menu les 24 heures « qui mirent un terme à cette longue saison où une gauche encore communiste pouvait espérer gagner dans un pays occidental », explique Antonio Polito dans le
Corriere della Sera. À compter de l’assassinat, au bout de 55 jours de détention, du « dirigeant démocrate-chrétien qui voulait intégrer le PCI dans une troisième phase de la démocratie italienne, commença la décennie qui l’expulserait de l’histoire », poursuit-il. « Ce livre n’est pas seulement beau, il est incontournable, écrit Massimo Bordin dans
Il Foglio. Car, face au flot de reconstructions aventureuses et de bêtises écrites au fil du temps, Bianconi établit les faits. »