2016, l’annus horribilis de Patti Smith
Publié le 24 septembre 2019. Par Pauline Toulet.
Depuis une dizaine d’années, la rockeuse et poétesse Patti Smith enchante la critique avec la publication de ses Mémoires. Il y eut d’abord Just Kids (Denoël, 2010), récompensé par le National Book Award, qui retraçait ses débuts artistiques dans le New York de la fin des années 1960, puis M Train (Gallimard, 2016), exploration des lieux qui l’ont inspirée et de son univers poétique.
Elle vient de publier aux États-Unis Year of the Monkey. L’année du singe dont il est question dans le titre est 2016, une année particulièrement sombre pour la marraine du punk new-yorkais. « C’est un récit émouvant des soubresauts émotionnels, des errances aussi bien physiques qu’intellectuelles et des deuils que Patti Smith a vécus au cours de sa 70e année » commente Jake Cline dans The Washington Post.
Sombre Patti Smith
Patti Smith y évoque la maladie puis la mort de deux hommes qui ont marqué sa vie. Son ancien compagnon, l’acteur et dramaturge Sam Shepard, est atteint de la maladie de Charcot, et son ami, le producteur de musique Sandy Pearlman, est plongé dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale. Autre source de mélancolie pour Patti Smith : l’élection de Donald Trump. Pourtant peu portée sur l’alcool, elle reconnaît s’être servi une vodka bien tassée lorsque les résultats sont tombés.
De la poésie en toute chose
Mais Year of the Monkey n’est pas qu’un lamento, c’est aussi une célébration de l’art et de la poésie que Patti Smith semble voir en toute chose. Elle y raconte ses rêves, ses déambulations nocturnes, ses conversations imaginaires avec des objets inanimés et son enthousiasme pour le roman 2666, de Roberto Bolaño. « Le récit oscille constamment entre la rêverie et le souvenir ; et c’est à nous qu’incombe de démêler l’un de l’autre », pointe Fiona Sturges dans The Guardian. Et pour nous y aider, 32 photos prises par Patti Smith avec son Polaroid fétiche parsèment le livre.
À lire aussi dans Books : New York confidential, octobre 2010.