Ces espagnols du Goulag
Publié dans le magazine Books n° 112, novembre 2020.
À la fin de la guerre d’Espagne, quand la Catalogne tombe aux mains des forces franquistes, Julián Fuster Ribó décide de fuir en URSS. Ce chirurgien barcelonais, affilié au Parti communiste, est alors séduit par le soutien que les Soviétiques ont apporté au camp républicain.
Mais quelques années d’exercice au sein de l’Institut de neurochirurgie de Moscou auront raison de ses illusions. Ses critiques du culte de la personnalité de Staline lui valent de se retrouver dans le collimateur la police politique. En janvier 1948, il est arrêté, interrogé, torturé et condamné pour « espionnage » et « propagande antisoviétique ». Il passera sept ans dans le camp de travail de Kengir, au Kazakhstan, avant d’être libéré en 1955.
Dans Cartas desde el Gulag, l’historienne Luiza Iordache Cârstea retrace l’itinéraire de Julián Fuster Ribó et évoque les 345 Espagnols qui, comme lui, furent envoyés au Goulag après avoir trouvé refuge en Union soviétique. Par l’entremise du fils...