Ce que la psychiatrie doit au chat
Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014.
Un gorille en proie à des crises de panique, un tigre sujet aux tics faciaux, un perroquet qui s’arrache les plumes, un ours polaire dépressif… Les animaux qui peuplent les pages du livre de Laurel Braitman sont tous atteints de troubles relevant, selon elle, de la maladie mentale. Docteur en histoire des sciences, Braitman ne craint pas les accusations d’anthropomorphisme. Au contraire, elle les devance, en plaidant pour un anthropomorphisme bien compris, fondé « sur des généralités partagées, plutôt que des projections infondées ». « C’est ainsi, selon Braitman, que nous entrons en contact avec les autres humains : nous ne savons pas avec certitude ce que pense ou ressent autrui, donc nous faisons de notre mieux pour fonder nos suppositions sur ce que nous avons en commun avec lui ou elle », souligne Joshua Rothman sur le site du New Yorker. En l’occurrence, le commun pour Braitman se fonde sur le circuit neuronal des émotions, assez comparable, pour un certain nombre d’animaux, à celui des hommes. Les laboratoires pharmaceutiques ne...