Oublié : L’orgasme démocrate
Publié dans le magazine Books n° 2, janvier - février 2009.
Pour se lancer, la nouvelle maison d’édition new-yorkaise Dissident Books (comme son nom l’indique) publie une édition commentée d’une satire de la démocratie publiée en 1926 par un des publicistes les plus en vue de l’époque, « H.L. » Mencken (ses prénoms, Henry Louis, n’étaient pas prononcés). Installé à Hong Kong, Kent Ewing en fait un éloge appuyé dans Asia Times on line. Fervent défenseur du « Bill of Rights », les dix commandements de la Constitution américaine, qu’il avait vu bafoués pendant la Grande Guerre puis pendant la première chasse aux sorcières [communistes], celle qui suivit la révolution russe de 1917, Mencken en était venu à considérer la démocratie comme un avatar du Grand Guignol. C’est « le gouvernement par l’orgie et l’orgasme ». Il comparait l’homme politique en quête de voix à la « girl qui, pour obtenir un job dans un spectacle, doit offrir son corps au manager ». Fondé sur les ressorts de la psychologie des foules, le système démocratique promeut mécaniquement les « bouffons » et les « charlatans ». C’est un spectacle où les classes moyennes (la « booboisie », ...
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