Saoul comme un Polonais en Allemagne

Le narrateur de ce « récit de voyage » d’Andrzej Stasiuk est lui aussi un écrivain polonais, qui sillonne l’Allemagne de gare en gare, soi-disant pour des lectures publiques de ses textes. En réalité, il erre comme un vagabond malheureux, de cuite en cuite, et met le plus de distance possible entre lui et les Allemands qu’il rencontre. Le voilà, comme l’écrit Konrad Schuller dans Die Zeit, entre «  un pseudo-Bukowski et un simili-Kerouac ». Pour Schuller l’attitude de repli de l’écrivain-clochard est à l’image de la défiance de nombreux Polonais vis-à-vis de tout ce qui est allemand. « C’est une histoire triste et vraie. Celle d’innombrables tentatives d’amitié [germano-polonaises] qui ont échoué parce que, tout à coup, le Polonais a la vision de son grand-père fusillé dans sa propre maison. De chaque côté, on éprouve le sentiment de ne pouvoir se rencontrer qu’à travers le prisme du passé ». La distance mise par le narrateur transparaît même dans le titre : Dojczland, version polonaise de Deutschland, « comme s’il fallait éviter que ce pays ne s’approche de trop près ». Aujourd’...

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Allemagne. Un récit de voyage de Saoul comme un Polonais en Allemagne, Suhrkamp

ARTICLE ISSU DU N°7

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