Lettres interdites de l’asile
Publié dans le magazine Books n° 3, mars 2009.
Des dizaines et des dizaines de lettres restées à jamais sans réponse… Pendant près d’un siècle, les patients de l’hôpital psychiatrique San Girolamo, dans la province de Pise, ont écrit à leur famille. Laura Montanari évoque dans La Repubblica ces lettres « du chanteur lyrique qui a la nostalgie de la scène, du cheminot qui se repent d’avoir dénoncé une escroquerie, de l’anarchiste qui raconte son arrestation, de l’alcoolique écrivant à sa femme »… Aucun n’a jamais reçu de réponse. Entre 1889 et 1974, l’administration de l’établissement a directement classé le courrier dans les dossiers des patients. Motif ? Les besoins des diagnostics. Certaines missives, clamant désespoir et incompréhension, se font l’écho de ce monde du silence. « Cher père, vous n’imaginez pas à quel point il me pèse de ne pas avoir de vos nouvelles. J’aimerais savoir combien de lettres vous avez reçu et si vous m’avez répondu. »
Dans les années 1980, la psychiatrie se renouvelle en Italie, sous l’influence du médecin Franco Basaglia et du philosophe français Michel Foucault. Le directeur de l’hôpital...
Dans les années 1980, la psychiatrie se renouvelle en Italie, sous l’influence du médecin Franco Basaglia et du philosophe français Michel Foucault. Le directeur de l’hôpital...
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