En ville, l’enfer c’est l’autre
Voici un livre qui confirme l’un des clichés les plus éculés sur l’opposition entre citadin et campagnard : oui, quand on habite en ville, on est plus stressé. Mais le mérite de Stress and the City est d’essayer d’expliquer les causes réelles de ce fait si souvent constaté. Les voitures bruyantes, la pollution, la criminalité, le manque d’espace vert ? « Ce sont des facteurs importants, mais tout n’est pas aussi simple », explique Mazda Adli, l’auteur de l’ouvrage, dans un entretien au Spiegel.
Adli est médecin à Berlin et mène des recherches sur le stress. Il met l’accent sur la composante sociale de ce dernier. « Le bruit des voisins, par exemple, nous agace beaucoup plus quand nous ne les connaissons pas », remarque-t-il. Or, c’est l’un des grands paradoxes de la vie citadine : nous y sommes entourés de personnes qui restent des inconnues pour nous. Cet isolement au milieu de la multitude est la pire configuration possible. S’y trouve réuni ce qui, aux yeux d’Adli, constitue les principales causes de stress, la solitude et la peur du déclassement social.
A lire aussi: Stress et statut social, Books, novembre 2010.