Le pudding des relations internationales
Le pudding de Noël, tradition britannique héritée de l’époque victorienne, est devenu un plat national précisément parce qu’il est étranger. Le sucre, les épices et les fruits secs qui entrent dans sa composition viennent de par delà les mers. Et en 1920, quand The Empire Marketing Board offre cette recette, s’empressant de préciser l’origine géographique de chacun des ingrédients, seuls les œufs proviennent des îles britanniques (et le whisky pour le faire flamber…). Le Christmas pudding est alors l’emblème de la suprématie commerciale de l’Empire, souligne l’historienne Lizzie Collingham.
Dans The Hungry Empire, elle examine l’histoire des relations internationales britanniques à travers vingt plats. Car l’une des forces ayant conduit à l’expansion britannique à travers le monde ne serait autre que la faim, selon elle. Mais son menu, aussi alléchant qu’il soit, n’a pas convaincu tous les critiques. Ainsi dans The Literary Review, Felipe Fernandez-Armesto souligne que faire du poisson séché l’une des explications qui au XVIe siècle a conduit les Britanniques sur la voie de l’impérialisme est un peu exagéré. « La demande était générale à cette époque le long de la Méditerranée et de l’Atlantique : peu de communautés se sont obligées de créer un empire pour autant », écrit-il.
A lire dans Books : Comment le thé a transformé l’Angleterre, novembre 2015.