Les poètes sont de piètres hommes d’Etat
Qui n’a jamais pensé que le monde irait bien mieux si les poètes prenaient enfin le pouvoir ? C’est déjà arrivé pourtant : à Munich après la fin de la Première Guerre mondiale. Et ce fut une catastrophe. Le critique littéraire du Spiegel Volker Weidermann consacre à cet épisode de l’histoire allemande son dernier ouvrage. Il constate la proportion impressionnante d’écrivains et d’artistes qui, à la faveur du chaos qui suivit la défaite allemande, s’improvisèrent hommes d’Etat en Bavière. Beaucoup connurent un destin tragique, comme Kurt Eisner, abattu par un étudiant nationaliste. Ou Gustav Landauer, qui voulait ouvrir les universités à tous, supprimer les devoirs, faire apprendre aux écoliers tous les poèmes de Walt Whitman par cœur, et finit lynché par des soldats des Corps francs allemands.
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