Cinq romancières en quête d’émancipation
Dans Outsiders, la biographe Lyndall Gordon s’essaie à l’exercice du portrait de groupe et retrace la vie de cinq célèbres romancières : Mary Shelley, Emily Brontë, George Eliot, Olive Schreiner et Virginia Woolf. De prime abord, un lecteur connaissant quelque peu ces écrivaines pourrait s’étonner de les voir qualifiées d’ « outsiders ». Marginales parce que femmes ?
Mary Shelley, l’auteur de Frankenstein, venait d’une famille riche et éduquée. Son père était également écrivain. Quant à George Eliot, l’homme qui a partagé sa vie n’a cessé de la soutenir et de l’encourager à écrire. Pour ce qui est de Virginia Woolf, elle venait de la haute société et n’a jamais eu à se soucier de problèmes d’argent. Et pourtant, l’ouvrage « montre que même des femmes venant de la classe moyenne ont pu être aliénées, lorsqu’elles ont décidé de s’éloigner des sentiers battus », analyse Katy Guest dans The Times Literary Supplement.
Ce qui intéresse la biographe, c’est de souligner comment ces générations de romancières se sont influencées, œuvrant à l’émancipation les unes des autres. A l’image de cette note, laissée par Olive Schreiner, retranscrite dans l’ouvrage : « C’est en pensant à vous et pour vous, que nous nous sommes battues comme nous l’avons fait […] c’est à la pensée de vos plus grandes réalisations et de vos vies plus épanouies que nous trouvons de la consolation dans la futilité de la notre ».
A lire aussi dans Books : Virginia Woolf, une femme en colère, mai 2012.