Lu d'ailleurs
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A bas les propriétaires, vive les utilisateurs !

Il existe des machines à café qui refusent de fonctionner si vous n’utilisez pas la bonne marque de dosette. Le problème est le même pour bien d’autres objets du quotidien devenus « intelligents ». Dès qu’ils sont équipés d’un logiciel, nous n’en sommes pas vraiment propriétaires, rappellent les juristes Aaron Perzanowski et Jason Schultz dans The End of Ownership. Car la partie importante de la transaction n’est pas celle où vous donnez votre carte bleue au revendeur mais celle où vous acceptez les termes d’utilisation du logiciel inclus dans votre nouveau livre, smartphone, cafetière ou même tracteur.

Depuis les années 1970, la propriété cède progressivement devant la licence d’utilisation. Ce modèle juridique a permis aux entreprises de se prémunir contre la copie et la modification de leurs logiciels en limitant les droits de leurs clients. Elles se sont ainsi donné la possibilité de reprendre leur bien à tout moment ou de vous interdire de le réparer par vos propres moyens. Et elles peuvent surtout changer les termes du contrat à leur guise. Le document que vous signez est si obscur et touffu qu’il n’est pas fait pour être lu. La licence ne protège plus seulement le vendeur. En créant de l’incertitude, elle aliène l’acheteur.

 

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LE LIVRE
LE LIVRE

The End of Ownership. Personal Property in the Digital Economy de Jason Schultz et Aaron Perzanowski, MIT Press, 2016

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