Adonis, le grand poète qui ébranle le monde arabe
Publié dans le magazine Books n° 14, juillet-août 2010.
Les essais d’Adonis sont loin de rencontrer le même consensus dans le monde arabe que sa poésie. Et pour cause. Ce géant des lettres – il est régulièrement cité pour le prix Nobel – porte depuis longtemps un regard critique sur la place de la religion dans les sociétés de la région. Sa dernière charge en date, Al-Kitab, Al-Khitab wal Hijab (« Le livre, le discours et le voile »), paru il y a plus d’un an et demi, n’en finit pas de susciter la controverse dans la presse du Moyen-Orient.
À 80 ans, Adonis dénonce ce qu’il considère comme une « culture de l’esquive », dans laquelle religieux, philosophes, politiques, artistes et scientifiques évitent systématiquement d’aborder les sujets épineux, de peur d’être accusés d’apostasie. « L’homme ne peut réfléchir, interroger ou écrire que dans les limites autorisées, c’est-à-dire une infime partie de la réalité du monde », écrit le poète syro-libanais. Il s’attaque aussi à la « tolérance » telle qu’elle est prônée dans...
À 80 ans, Adonis dénonce ce qu’il considère comme une « culture de l’esquive », dans laquelle religieux, philosophes, politiques, artistes et scientifiques évitent systématiquement d’aborder les sujets épineux, de peur d’être accusés d’apostasie. « L’homme ne peut réfléchir, interroger ou écrire que dans les limites autorisées, c’est-à-dire une infime partie de la réalité du monde », écrit le poète syro-libanais. Il s’attaque aussi à la « tolérance » telle qu’elle est prônée dans...
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