Allemagne – Le silence de mon père

Ils avaient moins de vingt ans à la fin de la Seconde Guerre mondiale et ont enfoui leurs souvenirs d’horreurs et de lâcheté au plus profond d’eux-mêmes pour reconstruire un pays en ruines. Le fils de l’un de ces Allemands, membres de la Waffen SS, tente de reconstituer l’itinéraire de son père.

Lors de l’avant-dernière guerre, celle que nous appelons aujourd’hui Première Guerre mondiale, le père de Fiete Carolis, qui était médecin, fut blessé à plusieurs reprises. Prisonnier des Français, il dut creuser trois fois sa propre tombe. Plus tard, Fiete a lui-même souvent rêvé de sa propre exécution. « Lorsque je parlais de mes rêves, il me disait qu’il existe une mémoire des cellules de notre corps, des spermatozoïdes et des ovules, et que les traumatismes étaient héréditaires. Si l’on a été blessé dans son âme ou dans son corps, cela a des répercussions sur ses descendants. » Nous sommes début avril 1945 lorsque Fiete Carolis confie cela à son ami d’enfance Walter Urban. Fiete n’a plus longtemps à vivre ; quelques heures plus tard, il sera fusillé comme déserteur. Walter reçoit l’ordre de participer à l’exécution. Tous deux ont à peine dix-huit ans. Ralf Rothmann est l’un des meilleurs écrivains vivants de langue allemande. C’est un observateur remarquable des milieux sociaux, des marginaux, des forçats du travail, des ratés. Il doit y avoir une bonne raison pour qu’un ...
LE LIVRE
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Mourir au printemps de Ralf Rothmann, Suhrkamp, 2015

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