Quand un biographe s’essaie à l’autobiographie
Dans The Shadow in the Garden ( « L’ombre dans le jardin »), James Atlas s’essaie à un exercice original : écrire son autobiographie de biographe. Auteur de deux biographies de référence, l’une du poète Delmore Schwartz et l’autre de Saul Bellow, il s’interroge sur les difficultés propres à ce genre littéraire.
James Atlas explore les questionnements qui ont façonné sa carrière, examinant les relations qu’il a nouées avec les différents protagonistes de ses livres. Il n’avait que 25 ans lorsqu’il s’est immergé dans la vie de Delmore Schwartz, créant sa propre méthode de travail qu’il qualifie d’ « artisanale ». « En dehors du travail d’archive qui consiste à parcourir des vieux journaux, des lettres et des manuscrits, le biographe dépend souvent des observations et des souvenirs des contemporains de son sujet », analyse John Tytell dans The Los Angeles Review of Books.
Pour écrire la biographie de Saul Bellow, Atlas rapporte avoir fréquenté le romancier pendant dix années et rencontré un problème particulièrement épineux. Il a vu la sympathie qu’il éprouvait pour Bellow s’évanouir au fur et à mesure de son travail, le conduisant à dresser un portrait particulièrement dur de l’auteur. Des sévères critiques qui accueillirent son livre, James Atlas conclut que « la clé pour écrire une biographie est la capacité d’être empathique ».
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