Les bons petits soldats de la cyberguerre
« La guerre moderne est une guerre de récits », affirme le journaliste britannique David Patrikarakos dans War in 140 Characters. Son ouvrage retrace l’émergence de ceux qu’il appelle « homo digitalis », ces individus qui agissent en dehors de toute institution militaire ou étatique, mais qui participent activement aux conflits armés par le biais des réseaux sociaux.
« Chaque attaque que lance l’armée dans le monde réel rencontrera une contre-offensive sur YouTube. Chaque victoire sur le terrain peut être sapée sur Facebook », commente Ben Judah dans The Times. Il ne s’agit plus d’avoir l’armement le plus puissant ou les soldats les mieux entraînés, ce qui est devenu crucial c’est d’imposer son propre récit de l’affrontement. Et pour saisir le fonctionnement de cette cyberguerre, Patrikarakos a rencontré plusieurs individus qui combattent sur le champ de bataille dématérialisé qu’est Internet.
Le journaliste interviewe un activiste russe, recruté par le Kremlin pour inonder la Toile de fausses informations sur la guerre en Ukraine. En Palestine, il discute avec des adolescents devenus des acteurs stratégiques du conflit israélo-palestinien, grâce aux tweets qu’ils publient sur les bombardements de leur quartier. Quant aux militants de l’Etat islamique, Patrikarakos souligne à quel point leur usage habile des réseaux sociaux a été déterminant pour le recrutement de nouveaux combattants et l’impact médiatique de leurs actions.
A lire aussi dans Books : Les Etats hackers, avril 2015.