Ce qu’en disent les écrivains

Nous avons voulu savoir quel regard portent les écrivains russes d’aujourd’hui sur la réalité du poutinisme, et sur les dérives qui l’accompagnent. Après le texte de Viktor Pelevine, méditation désabusée sur le phénomène de la corruption, suivent un encadré sur la déferlante « glamour » à la télévision russe, un article de l’écrivain nationaliste Evgueni Ermoline, une analyse de l’omniprésence de la figure de Poutine dans les romans russes contemporains, une réflexion sur la montée du nationalisme et de la xénophobie, et enfin une interview d’Édouard Limonov – qui se considère comme le seul intellectuel digne de ce nom en Russie…

Depuis l’époque des anciens humoristes soviétiques (ces créatures dérisoires qui donnent vie aux stéréotypes les plus vivaces), on s’imagine qu’un bureaucrate est un être rétrograde, mal coiffé, couvert de pellicules, laid et maladroit. Rien n’est plus éloigné de la vérité (1).

Le bureaucrate russe d’aujourd’hui, c’est un sourire éblouissant, un parfum raffiné, un corps sportif et alerte,
des lectures intellectuelles, le goût de l’art radical, le tennis et le polo, des Bugatti et des jets Bombardier. Pour le citoyen ordinaire, la contemplation de cet espace heureux où l’atmosphère est pure et les eaux cristallines est certes gâchée par la feuille de papier timbré, mais ce papier-là n’est que la partie esthétiquement la plus imparfaite de la bureaucratie, son anus nu aspirant (2).

On a l’habitude de penser que le système s’appuie sur la ...

LE LIVRE
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Eau d’ananas pour la belle dame de Ce qu’en disent les écrivains, Eksmo

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