Céline ressuscité

C’est déjà le meilleur roman de l’année. Guerre, dont le manuscrit a été retrouvé dans des circonstances extravagantes, est à la hauteur de Voyage au bout de la nuit. Son succès en dit long sur l’hypocrisie de notre société. 

N’en déplaise aux éditeurs bichonnant déjà leurs poulains de la rentrée, aux auteurs qui rêveront de prix littéraires tout l’été, comme à « celles-et-ceux » désormais si chatouilleux sur le chapitre de la correction politico-morale : hélas pour eux, il y a de fortes chances pour que Guerre – à moins qu’il ne soit détrôné par Londres, le second inédit de Céline qui paraîtra en octobre – soit d’ores et déjà le meilleur roman de l’année. 

J’avoue que la lecture de ce premier jet de 250 feuillets – autant dire un brouillon – m’a stupéfiée tant je l’ai trouvé, malgré ses quelques répétitions et maladresses bien compréhensibles, surpuissant par ses trouvailles d’instinct et son sens inné du rythme. Un exemple ? « C’est un saligaud, toujours saoul d’oubli le passé, un vrai sournois qu’a vomi sur toutes vos vieilles affaires, rangées déjà, empilées c’est-à-dire, dégueulasses, ...

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