Voilà huit ans que, dans un village italien, une famille est plongée dans le malheur, un malheur qui ne fait que s’accroître au fil du temps ; mais un homme est en route pour lui redonner espoir. Niels Birbaumer est petit, il a les cheveux blancs. À 72 ans, ce professeur de psychologie médicale et de neurobiologie comportementale à l’université de Tübingen compte 609 publications scientifiques, 27 ouvrages, 15 distinctions, 3 titres de docteur
honoris causa. Il conduit sa voiture sur une route départementale à l’ouest de Venise, passant devant des habitations modestes et des champs à perte de vue. Puis il s’arrête devant une petite propriété.
À peine est-il descendu qu’un septuagénaire court à sa rencontre, les bras ouverts, rayonnant :
« Professore, nous sommes si heureux de vous voir. » Luigi Furin saisit Birbaumer par les épaules, étreint le frêle professeur et s’exclame : « Enfin ! » Plus hésitante, presque apeurée, apparaît à sa suite sa femme Caterina, fluette, les cheveux sombres. Elle sourit à Birbaumer. Tous trois traversent la cour pour se rendre dans la maison. Les parents parlent de leur garçon, Fabio, leur Fabietto. C’est pour lui que Birbaumer est venu. « ...