De l’art presque inconnu de représenter les dinosaures
Paleoart, le titre de l’ouvrage de la journaliste Zoë Lescaze, fait référence à un domaine de l’histoire de l’art bien méconnu du grand public. Comme l’explique l’aquarelliste américain Walton Ford, qui signe la préface du livre, « le paléoart est l’art contemporain de reconstituer le passé préhistorique ». L’ouvrage se présente comme une histoire illustrée de ce genre, compilant une centaine d’œuvres : dessins, lithographies, fresques, mosaïques ou encore bas-reliefs.
Le père du paléoart est un géologue anglais, Henry De la Beche, qui réalisa en 1830 la première aquarelle mettant en scène des animaux du Jurassique. Les représentations qui suivirent, bien que s’appuyant sur les découvertes de la paléontologie naissante, sont très empruntes d’influences bibliques et mythologiques.
En 1928, l’américain Charles Knight peignit une scène d’affrontement entre un T-Rex et un triceratops qui imprégna profondément l’imagerie populaire, nous apprend l’auteure. Encore maintenant, lorsque nous imaginons un dinosaure, il nous apparaît tel que Knight l’avait dessiné. Le paléoart connut son apogée lorsque les auteurs soviétiques de science-fiction s’emparèrent du genre, teintant leurs représentations d’idéologie. « Il ne s’agit pas seulement d’images de la vie préhistorique, mais de comment différents peuples à des époques différentes ont imaginé la vie préhistorique », commente Tom Holland dans NewStatesman.
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