Des crayons et des kalachnikovs

Les enfants témoignent des atrocités de la guerre à leur façon : en dessinant. Cette production éphémère, encouragée par les psychologues, intéresse de plus en plus les historiens et les artistes. Et, depuis 2007, la justice pénale internationale.


Syrie, juin 2015. Enfant d’une école d’Alep. Source : Solinfo.
Les reporters de guerre, les huma­nitaires et les enquêteurs le savent bien : les pires atrocités des conflits sont généralement commises sans témoins directs. On peut certes tenter de reconstituer les faits, à partir de récits de rescapés, de photos et même d’images satellite qui fixent l’ampleur des destructions, avant et après. Mais, si fortes soient-elles, ces preuves (invariablement récusées par les assaillants) ne seront qu’un pâle reflet de l’horreur brute, indicible, vécue par ceux qui ont tout vu et tout entendu. Beaucoup d’entre eux sont des ­enfants. Selon l’Unicef, début 2016, plus de 87 millions d’enfants de moins de 7 ans avaient passé toute leur existence dans des zones de conflit. Parmi les 65 millions de personnes réfugiées et déplacées dans le monde, 28 millions sont également des enfants. Les guerres de Syrie et du Yémen ont mis à elles seules plus de 16 millions d’enfants en situation de besoin d’aide humanitaire urgente, selon une estimation de l’ONU. « Les enfants ont une expérience totale, une parole et une mémoire à part entière ...
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Déflagrations. Dessins d’enfants, guerres d’adultes de Zérane S. Girardeau, Anamosa, 2017

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