Deux siècles de bourbier afghan
Publié en décembre 2008.
Pourquoi est-il toujours plus difficile de « tenir » l’Afghanistan que de le conquérir ? La question est posée par le journaliste David Loyn dans le livre qu’il consacre aux interventions étrangères dont le pays a été le théâtre depuis deux siècles.
Pourquoi est-il toujours plus difficile de « tenir » l’Afghanistan que de le conquérir ? La question est posée par le journaliste David Loyn dans le livre qu’il consacre aux interventions étrangères dont le pays a été le théâtre depuis deux siècles : invasion britannique de 1839, attaque soviétique de 1979, intervention américaine de 2001… Pour ce correspondant de la BBC, fin connaisseur des réalités afghanes, la réponse est claire : « On ne peut jamais imposer longtemps un pouvoir central en Afghanistan : les allégeances locales dominent toutes les autres. Les étrangers, quelle que fût la puissance de leurs armes, ont toujours été moins efficaces que les forces locales ». Et, souligne Max Hastings dans le The Sunday Times, « ni la population, ni les erreurs commises par les étrangers n'ont beaucoup changé » au fil du temps.
Loyn égrène ainsi les ressemblances entre les résultats de l’invasion britannique de 1839 et de l’intervention américaine de 2001 : « Insurrection islamiste croissante, troupes étrangères incapables de venir à bout d’un conflit qui s’étend et s’aggrave, choc des cultures à Kaboul où le comportement des occupants offense les sensibilités locales, émir ne pouvant régner sans soutien extérieur, tension montante avec la puissance occupante, colère des chefs tribaux »… C’est précisément cette comparaison qui paraît artificielle à Ian Chesley dans la Far eastern economic review. « L’Afghanistan, pour M. Loyn, est le lieu des "toujours", écrit-il. Comme toujours, le pays est plus facile à conquérir qu’à gouverner. Comme toujours, le soutien des forces tribales est la clé de la stabilité. Comme toujours, les armées afghanes n’ont pas mis longtemps à renverser le rapport de force ».
Loyn égrène ainsi les ressemblances entre les résultats de l’invasion britannique de 1839 et de l’intervention américaine de 2001 : « Insurrection islamiste croissante, troupes étrangères incapables de venir à bout d’un conflit qui s’étend et s’aggrave, choc des cultures à Kaboul où le comportement des occupants offense les sensibilités locales, émir ne pouvant régner sans soutien extérieur, tension montante avec la puissance occupante, colère des chefs tribaux »… C’est précisément cette comparaison qui paraît artificielle à Ian Chesley dans la Far eastern economic review. « L’Afghanistan, pour M. Loyn, est le lieu des "toujours", écrit-il. Comme toujours, le pays est plus facile à conquérir qu’à gouverner. Comme toujours, le soutien des forces tribales est la clé de la stabilité. Comme toujours, les armées afghanes n’ont pas mis longtemps à renverser le rapport de force ».