Politique
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Edmund Burke, la Russie et les transgenres

Depuis trois siècles, il n’existe qu’un seul foyer authentiquement révolutionnaire sur la planète : le monde anglo-saxon. Et qu’un seul contrepoids véritable à sa frénésie disruptive : la Russie, dont la prudence, inévitablement, irrite.


© Jeremy Nicholl/Rea

Manifestation anti-LGBT lors de la Gay Pride à Moscou, en 2006. Au lieu de parler d'équilibres géostratégiques, on s'est mis à reprocher à la Russie son homophobie.

Le Britannique Edmund ­Burke, on le sait, est l’un des pères de la pensée conservatrice. Il a été l’un des premiers, dès l’automne 1790, à proposer une critique, restée ­célèbre, de la Révolution française. Il dénonçait un projet théorique, systématique, théologique, abstrait. Le mot qui revient le plus sous sa plume pour décrire l’objet de son aversion est « métaphysique ». Il lui oppose un concept, un seul : celui de « raisonnable ». À une époque – la nôtre – où l’on voit de nouveau la montée en puissance de projets métaphysiques – l’euro, l’Union européenne – qui nient la réalité historique et anthropologique des nations, il peut être tentant de revenir à une vision burkienne du monde, d’essayer de retrouver, face aux politiques de la table rase, un certain bon sens britannique. On aurait tort de s’en priver. Même si l’histoire a donné tort à Burke. N’en déplaise à ce dernier, la Révolution française, malgré ses excès, a eu dans l’ensemble un bilan très positif. Même les Anglo-Américains le reconnaissent aujourd’hui. Dans ...
LE LIVRE
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Réflexions sur la Révolution en France de Edmund Burke, Les Belles Lettres, « Le goût des idées », 2016

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